De l’importance de la relecture
« N’oubliez pas de vous relire ! » Cette phrase me rappelle les examens du collège, du lycée, et même de l’université. Les professeurs nous conseillaient de « garder du temps pour la relecture ». Si ce conseil semblait futile pour certains, je le suivais à la lettre : il m’était inconcevable de rendre une dissertation ou une traduction avec des fautes, des erreurs d’inattention ou des phrases où il manquait un verbe ou un mot.
Ce conseil m’a été rabâché durant tout le cursus scolaire et il est aussi important dans la pratique de mon activité professionnelle, la traduction. Et pour cause, la relecture est l’étape finale de tout service de traduction.
Pour rappel, voici les deux étapes préalables à la traduction :
La lecture du document : avant de foncer tête baissée et traduire frénétiquement chaque mot, chaque phrase, chaque paragraphe, une bonne traduction passe tout d’abord par une (ou plusieurs) lecture(s) attentive(s) du texte. À la fin de cette première étape, le traducteur doit pouvoir répondre aux questions suivantes (si ce n’est pas le cas, il devra contacter le client pour obtenir les informations nécessaires) :
Qui a rédigé le texte original ? Dans quel but ?
Qui est le public source ? À qui s’adresse la traduction ?
La phase de documentation : vient ensuite l’étape de documentation. Il s’agit de s’informer sur le contenu du document : trouver la terminologie adéquate, consulter des glossaires et dictionnaires spécialisés ou des documents du même domaine.
Enfin, avant de livrer la traduction ou de l’envoyer à un réviseur, le traducteur est censé relire lui-même son travail, pour faire disparaître les fautes d’inattention (doubles espaces, erreurs de ponctuation) et vérifier la syntaxe, l’orthographe et la grammaire. Cette étape est primordiale mais parfois complexe, car le traducteur ne dispose pas toujours de suffisamment de temps pour prendre du recul, laisser « reposer » sa traduction et être capable d’avoir une vision critique de celle-ci. Certaines erreurs sont détectées du premier coup d’œil ou à la première relecture, d’autres nécessitent un « temps de repos » et beaucoup de concentration.
Et justement, c’est une traduction non révisée qui a récemment fait la une. À son arrivée en Corée, le chef de la délégation norvégienne a souhaité passer une commande d’œufs pour cuisiner pour les athlètes durant les Jeux Olympiques de Pyeongchang. Mais au lieu d’en recevoir 1500, c’est une cargaison de 15.000 œufs qui leur a été livrée, à cause d’une « erreur » de traduction automatique du norvégien au coréen. Heureusement, son fournisseur a accepté de lui rembourser les quelque 13.000 œufs en trop !
Si le chef avait relu la commande avant qu’elle soit envoyée à son fournisseur, il se serait probablement rendu compte qu’un zéro s’était immiscé dans sa liste de courses !